Du 21 au 24 janvier dernier se tenait la Réunion Annuelle du Forum Économique Mondial. A cette occasion, Larry Fink, CEO de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs du monde, a de nouveau formulé le souhait de donner aux activités de son entreprise une dimension environnementale, en vue de la « défense de la planète ». Cette dynamique, qui n’est pas sans déplaire aux États dont la France et l’Allemagne qui se sont joint à BlackRock pour créer le Climate Finance Partnership (CFP), soulève la question de l’ampleur de la notion de finance durable.
La finance durable s’est développée suite à une prise de conscience collective de l’urgence socio-écologique. Ce développement repose sur les acteurs à tous niveaux : les banques qui souhaitent regagner la confiance des marchés financiers, les investisseurs voulant donner un sens environnemental et social à leurs investissements, les épargnants, etc. Toutefois, l’orientation vers la finance durable reste limitée et les engagements qu’elle traduit peuvent être questionnés.
Mais qu’est-ce que la finance durable exactement ?
La finance durable correspond à l’intégration des enjeux portés par le développement durable aux activités financières. Elle consiste en une réelle prise en compte à long-terme de considérations extra-financières (sociales, environnementales, etc.) au-delà de la seule recherche de performance financière immédiate.
La finance durable permet donc de transformer et corriger l’économie afin d’en assurer la durabilité. Elle repose sur 4 piliers :
- l’investissement socialement responsable
- la finance verte
- la finance solidaire
- le commerce social et environnemental
Quels enjeux la finance durable engendre-t-elle?
Cette notion reste trop floue : elle regroupe en effet des pratiques qui n’ont pas grand chose en commun. Il est donc nécessaire d’en redéterminer et redéfinir le périmètre. Comme l’a souligné le Président de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans le rapport sur les objectifs de 2020 de l’AMF, l’élaboration de normes est nécessaire dans un objectif de transparence.
Concrètement, quels sont donc les moyens mis en œuvre ?
La priorité est de fiabiliser des outils de confiance permettant d’accélérer ou mettre en place un mouvement de finance durable. Le Conseil économique social et environnemental a identifié des leviers à actionner selon trois axes :
- adapter le cadre réglementaire en France et en Europe (notamment en permettant une plus grande lisibilité de l’activité de finance durable par le public)
- orienter l’épargne vers des investissements socialement responsables et de long terme
- renforcer la prise en compte des parties prenantes
Il est ensuite nécessaire de vérifier si les différents acteurs ayant adopté la finance durable respectent réellement leurs orientations. Dans cette optique, l’ACPR et l’AMF prévoient par exemple de faire une évaluation commune du respect des engagements pris par les différents acteurs financiers. Dans un premier temps, l’AMF rendrait publics les noms des sociétés qui s’affichent “investisseurs socialement responsables” sans en respecter la portée1. La finance durable a donc grandement dépassé le stade du simple outil de marketing.