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Privatisation de la FDJ : un pari gagnant ?

Le projet de loi relatif à la croissance et à la transformation des entreprises (PACTE) prévoyait, dès le mois de juin 2019, la privatisation de trois grandes entreprises publiques dont notamment la Française des Jeux (FDJ)1. Le projet vient de se concrétiser car depuis le 7 novembre 2019 et jusqu’au 19 novembre 2019, il est possible pour les investisseurs particuliers de réserver des actions FDJ. 

Fin novembre, l’État ne devrait détenir que 20%2 des actions sur les 72% qu’il détient actuellement (en faisant une entreprise privatisée3). Deuxième opérateur de loterie en Europe (et quatrième du monde), la FDJ génère un chiffre d’affaires d’environ 16 milliards et a rapporté 93,6 millions d’euros de dividendes à son principal actionnaire en 20184.  

Comment cette privatisation va-t-elle se concrétiser ? L’opération consiste pour l’État à céder les actions qu’il possède au sein de la FDJ. Cette cession s’opère par l’introduction de l’entreprise sur le marché règlementé d’Euronext Paris5. Une partie des actions est principalement destinée aux particuliers et aux détaillants FDJ (investisseurs privés). A ce titre “l’offre à prix ouvert” et l’offre réservée au salarié a débuté jeudi dernier.  

Le prix de l’action oscille entre 16,50€ et 19,90€6 selon la valorisation des investisseurs institutionnels. Ce n’est qu’indicatif puisque l’État fixera un prix définitif (compris dans la fourchette) le 20 novembre après la clôture du placement global. Ainsi si le calendrier prévisionnel est respecté, la première cotation de la FDJ interviendra le 21 novembre.  

Il s’avère que cette introduction est déjà un succès puisqu’un tiers de l’enveloppe réservée aux investisseurs privés est remplie, ce qui représente environ 200 millions d’euros d’actions. Cela s’explique sans doute par une certaine popularisation du placement7 mais également par un certain nombre de dispositifs attractifs pour les particuliers. En effet, ils bénéficient d’une décote de 2% par rapport aux autres investisseurs, ce qui vient diminuer leur prix de souscription. En plus de cette décote, une action gratuite est octroyée pour dix achetées dès lors que l’investisseur les conserve pendant une période de dix-huit mois minimum8

L’objectif à travers cette privatisation, est selon le ministre de l’économie Bruno Lemaire, d’aider la FDJ à se développer. Il convient de souligner que bien souvent l’objectif d’une introduction en Bourse est une augmentation des fonds propres de l’entreprise par un effet de levier. Mais force est de constater qu’ici la cotation de la FDJ ne permet pas un tel effet car l’intégralité des actions vendues appartiennent à l’État et qu’aucune augmentation de capital n’a été envisagée.  

Alors l’investisseur privé s’y retrouve-t-il ? Il convient de sensibiliser les potentiels futurs investisseurs9 sur le danger d’investir sur une seule et même entreprise comme l’explique le président de la F2iC10. Il faut en effet que l’investisseur garde à l’esprit la potentielle perte, qu’elle soit partielle ou totale, de son investissement. Dans ce sens, les déceptions ne sont pas rares. A titre d’exemple, les actions EDF qui lors de leur introduction11 cotaient à plus de 33 euros et dont le cours moyen est d’aujourd’hui environ 15 euros. De plus, un investisseur ne peut pas entrer sur le marché Euronext sans passer par un intermédiaire, aussi le particulier qui est désireux d’investir peut se manifester auprès de son banquier, de son courtier ou d’une société en Bourse pour ouvrir un plan d’épargne en action (PEA) ou un compte-titres et pourra ainsi profiter des incitations mises en place par l’État. 

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